Emmuré, esseulé, je me confie à ma déesse Èzili
Èzili, père-mère, mère-père, mère paternelle, père maternel, Èzili, chemin croisé au coeur des carrefours ivres et las de solitude,
Èzili, pensée, concept, principe, force et toute-puissance, amour au centuple, triomphatrice des gouffres de la vie, retirez m’en
Èzili, source de vie, génitrice des fleuves d’amour et de chutes guérisseuses, sauvez-moi
Èzili, mon divin confort, ma divine aise, plénitude de la sainteté, permettez que je me confesse à vous, que je me repente des manquements ignorés, en quête d’absolution
Ô Èzili, vous qui pleurez des soleils rougeoyants, qui vomissez des flammes multicolores, de clémence, libérez-m’en
Vous qui transpercez le coeur des Dieux par votre fièvre d’amour inconditionnel, qui inhibez les Dieux d’extase, qui enflammez leurs pulsions sexuelles ravageuses, daignez me sortir de ce cachot et dites-moi ce que j’ai fait pour mériter ces affres
Èzili, amour pur, pitié, joie inextinguible, source intarissable de guérison, vainquez donc cette couronne d’épines jonchant mon chemin de liberté de dialoguer, d’échanger, de puiser mon énergie sous la prunelle de mon autre être, enfin d’étancher ma soif à leurs lèvres mielleuses, exquises et envoûtantes
Recouvrez-moi ma liberté de lui hérisser la peau et de me blottir sous son cou
Ô Èzili, ombre de rayons solaires, Èzili, pureté immaculée, douce, tendre, incolore et inodore dans votre fraîcheur trop naturelle et imperceptible, Èzili libératrice, enlevez-moi ce supplice
Droiture et verticalité féminines, recevez mon confiteor
Vous dont l’Eros fond l’acier des coeurs sauvages, accordez-moi donc votre douce protection et bannissez-nous ce cloître, protégez-moi de ce spectacle hideux
Ô Zili, Reine aux yeux flamboyant d’énergie salvatrice, yeux perçants de douceur ennivrante, posez votre couronne sur ma tête et vous serez mon unique virus et n’aurez pas à changer mes us et coutumes, couronnez-moi
Mère tendre de la vie en air, en eau, en feu, en terre, mère pure et passionnée de chaleur, chaleur séchant nos larmes, chaleur maîtresse de nos ardeurs de combattants, sauvez-moi
Vos yeux rougis de désirs salvateurs, de mers de fleurs qui se déchaînent, qui dansent, scintillent, éclosent, zigzaguent, se déhanchent, déambulent et se pavanent, nous libèreront de toutes ces contraintes infernales quotidiennes, affranchissez-moi
Régnez sur mon humble coeur et toute autre couronne de méchanceté, par votre splendeur, sera anéantie et consumée par votre doux feu ravageur et purificateur.
Ainsi soit-il !
Confiteor à Èzili, Antoine NÉRILUS, dit Antoine Nerilio MAKANDAL
Les commentaires sont fermés.