États-Unis: l’adultère n’est plus un crime dans l’État de New York

New York Abroge une Loi Centenaire Criminalisant l’Adultère

Ce vendredi 22 novembre 2024 marque une date historique pour l’État de New York, où une loi vieille de plus d’un siècle, datant de 1907, a été officiellement abrogée. Jusqu’à cette décision, l’adultère, défini comme le fait pour une personne d’avoir des relations sexuelles avec une autre personne alors qu’elle ou cette dernière est mariée, pouvait entraîner des poursuites pénales. Cette loi, bien qu’obsolète et rarement appliquée, faisait encore partie du code pénal de l’État.

La gouverneure Kathy Hochul, en annonçant cette abrogation, a souligné l’évolution des valeurs sociales. « J’ai eu la chance de partager une vie conjugale pleine d’amour avec mon mari pendant 40 ans – ce qui rend quelque peu ironique pour moi de signer un projet de loi dépénalisant l’adultère – mais je sais que les gens ont souvent des relations complexes », a-t-elle déclaré. Cette initiative met fin à une disposition juridique qui, bien qu’ancienne, reflétait une époque où les divorces étaient difficilement accessibles.

Une Loi Historiquement Répressive

La loi criminalisant l’adultère avait été adoptée au début du 20e siècle pour limiter les divorces. À l’époque, prouver une infidélité était souvent la seule voie légale pour mettre fin à un mariage. Bien que rarement utilisée au cours des dernières décennies, cette législation a donné lieu à une poignée de cas judiciaires. Selon le New York Times, la première inculpation en vertu de cette loi date de quelques semaines après son entrée en vigueur, lorsque la police avait arrêté un homme marié et une jeune femme de 25 ans.

Depuis son adoption, seules une douzaine de personnes auraient été poursuivies pour adultère dans l’État, signe de son application anecdotique. Néanmoins, son existence dans le droit pénal reflétait une vision archaïque des relations conjugales.

Une Évolution Nécessaire

Avec cette abrogation, New York rejoint une tendance nationale consistant à éliminer les lois dépassées qui régissent la vie privée des individus. Plusieurs États américains ont déjà révoqué des lois similaires, en considérant qu’elles n’avaient plus leur place dans un cadre légal moderne.

La gouverneure Hochul a souligné l’importance d’adopter des lois adaptées à l’époque actuelle et qui reflètent les réalités sociales. « Les relations personnelles peuvent être complexes et doivent rester privées », a-t-elle affirmé.

Cette décision s’inscrit dans un mouvement plus large de révision des lois anciennes, souvent jugées intrusives ou en désaccord avec les droits individuels. La dépénalisation de l’adultère, bien qu’elle ait peu de conséquences pratiques en termes de justice pénale, symbolise un pas vers une approche plus respectueuse des libertés individuelles.

Une Page Qui se Tourne

L’abrogation de cette loi met un terme à une époque où l’État se mêlait de manière intrusive des affaires privées des citoyens. Elle illustre également une reconnaissance officielle de l’évolution des normes sociales et de la diversité des relations humaines. Ce geste marque ainsi une étape importante dans l’histoire législative de New York, tout en appelant d’autres États à examiner leurs propres lois désuètes.