France – Des policiers manifestent sur les Champs-Elysées, bravant l’interdiction de rassemblement- SAFETY PROMO
A l’appel de plusieurs syndicats de police (Alliance, Synergie, SICP et Unsa) des policiers ont manifesté ce vendredi matin 12 juin, à Paris, des Champs Élysées jusqu’au ministère de l’Intérieur, Place Beauvau, derrière une banderole « Pas de police, pas de paix ». Ils étaient quelques dizaines de policiers en tête du cortège, suivis d’une vingtaine de voitures dans un concert de klaxons.
« Pas de Police, pas de Paix ».
— Remy Buisine (@RemyBuisine) June 12, 2020
Action en cours des policiers en colère sur les Champs-Elysées. pic.twitter.com/kz04GwxKz3
A l’approche du ministère de l’Intérieur, ils ont observé une minute de silence, en hommage aux policiers décédés ou blessés en service. Les manifestants ont ensuite entonné « la Marseillaise».
Fabien Vanhemelryck, secrétaire général du syndicat Alliance, a déclaré à la presse :“« Il n’y a pas que le ministre de l’Intérieur […] On est venu dire au président Macron qu’il doit soutenir, respecter, considérer sa police […] La police n’est pas raciste, la police est républicaine […], elle ne choisit pas sa délinquance, elle ne choisit pas la couleur de la délinquance […] et elle sauve des vies quelle que soit la couleur de la peau de l’individu. »
Les policiers en appellent à Macron
L’Elysée se trouve non loin du ministère de l’Intérieur. Jeudi, Christophe Castaner avait déjà reçu une partie des syndicats et devait en recevoir d’autres vendredi pour tenter de calmer leur colère, déclenchée par ses déclarations, lundi, sur les violences policières.
Le ministre de l’Interieur avait prôné la « tolérance zéro » contre le racisme dans la police et annoncé l’interdiction de plusieurs techniques d’interpellation dont la clé d’étranglement.
L’interdiction de recourir à cette technique d’interpellation équivaut, selon les syndicats, à laisser les policiers sans moyen pour arrêter des personnes jugées violentes. La « tolérance zéro » contre les faits de racisme est en outre vécue par les policiers comme une accusation générale. Ils dénoncent une « stigmatisation ».
« Les collègues n’en peuvent plus. Ça fait des mois que ça dure », a expliqué Fabien Vanhemerlryck, secrétaire général du syndicat policier Alliance, à l’arrivée du cortège devant le ministère de l’Intérieur place Beauvau. « La police n’a jamais été au-dessus des lois, mais elle ne doit pas être en dessous des lois », a-t-il ajouté.
Les policiers à Castaner : « A lui de regravir l’Everest de la confiance »
Jeudi, dans toute la France, des policiers avaient jeté leurs menottes à terre pour montrer leur colère. Dans plusieurs grande villes à Marseille, Saint-Etienne, Nice, Bordeaux, Bobigny, Toulouse ou encore Lille, des rassemblements ont eu lieu.
« Les flics de France ne considèrent plus Christophe Castaner comme le supposé premier flic de France. Il nous a lâchés, lundi, nous a jetés en pâture. A lui de regravir l’Everest de la confiance », a pour sa part déclaré Yves Lefebvre, secrétaire général d’Unité SGP Police, qui a appelé ses collègues « à ne plus interpeller, à ne plus intervenir ».
Depuis la mort de l’afro-américain George Floyd aux Etats-Unis sous le genou d’un policier, les accusations de violences policières et de racisme ont resurgi en France, confortée par la mobilisation du comité Adama Traoré, du nom d’un jeune homme noir décédé en 2016 après une interpellation musclée par des gendarmes.
Source : PEOPLE BO KAY
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