Haïti/L’exposition à la criminalité a des suites sur la sensibilité des victimes selon le comédien James Fleurissaint

Haïti/L’exposition à la criminalité a des suites sur la sensibilité des victimes selon le comédien James Fleurissaint.
Exécutions sommaires, kidnapping, viols, incendies planifiés par des chefs de gangs, pillages planifiés, harcèlements, droits de cuissage ou de jambage, autant de situations qui ne font que générer de l’angoisse chez hommes et femmes, enfants, adultes et vieux à longueur de journée dans les rues de Port au Prince et encore plus dans les bidonvilles.
Citoyens désespérés. Mal être. Degouts de l’existence.
Des dirigeants dont le poids de la passivité est trop évident pour oser défendre leur culpabilité.
Ou encore somme nous en présence d’une attitude ou dialectique hégelienne des garants de droits pour obtenir une certaine passivité de la population par rapport aux besoins de base qui malgré les plus belles promesses de campagnes ne sont jamais honorées.
Sommes nous en présence d’une dialectique de la peur, de la diversion rien que pour empêcher de voir l’essentiel ?

Autant de questions qui méritent d’être posées car la complaisance des dirigeants face à cet état de fait est trop grave.
Dans une étude psychologique de la peur chez les êtres sensibles comme nous autres, l’auteur Charles Richet parle de traumatisme psychique de conséquences psychologiques qui sont autant d’effets qui peuvent rendre malade aussi bien l’esprit que le corps de l’individu.
En guise de rappel les événements de Janvier 2010 ont produit des effets post traumatiques sur beaucoup d’haïtiens d’après certains psychologues.
Une crise qui ouvre la possibilité à d’autres crises encore plus graves.
Il est important aussi de se tourner vers le rapport de l’ haïtien d’aujourd’hui avec la criminalité, la mort, la douleur.
À force de vivre dans cette ambiance de criminalité, de côtoyer quotidiennement la mort, l’injustice , l’horreur, notre sensibilité ou notre humanité est en faillite.
Nous avons des milliers de victimes qui sont dans un processus d’expulsion de la tolérance pour sombrer dans un esprit de vengeance tout à fait phénoménal.
Nous en sommes en présence d’un système générateur de loups ,de frères ennemis, bref d’injustice.
Quels destins pour ces « blessures invisibles » ?

Comme toutes les blessures, ces « blessures invisibles » peuvent avoir des destins variables. Chez de nombreuses personnes, elles vont occasionner une souffrance durant quelques jours ou quelques semaines, avant de s’atténuer. Chez d’autres elles vont entraîner un état de souffrance chronique comme l’état de stress post-traumatique, et il n’est pas possible de prédire l’évolution a priori. En cas d’événement traumatique unique, ce sont 10 à 40% des personnes exposées qui développent des troubles chroniques.
Certains facteurs augmentent le risque de survenue de troubles chroniques, qu’il s’agisse de facteurs liés à l’événement (intensité et durée de l’exposition, captivité, blessure physique, confrontation à des images horribles…) ou bien liés à la personne (antécédents de troubles psychiatriques, antécédents de confrontation à des traumatismes même s’ils ont été surmontés, isolement social…
Comment peut on vivre quotidiennement dans un si profond mal être ?
Est ce que quelqu’un a déjà pris le grand soin de se dire quel sera l’impact psychologique de cette situation de violence, de terreur que vit quotidiennement les habitants de Grand Ravine, de Cité soleil, de Delma, de Savien, Village de Dieu et j’en passe car la liste risque de remplir toute une page.
La question qu’on doit se poser est que , avant d’être esclave de cette terreur sans limite ne faut il pas vraiment dire non à ce système ?
Ce combat n’aura de sens que si nous faisons un vrai faisceau, un vrai
James Fleurissaint
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