La championne a vu son appel rejeté, après une condamnation à neuf ans de prison pour possession d’une vapoteuse et de liquide à base d’huile de cannabis.
La championne américaine de basket Brittney Griner a été transférée dans une colonie pénitentiaire du centre de la Russie pour purger une lourde peine de prison prononcée pour trafic de drogues, ont annoncé, jeudi 17 novembre, ses avocats. Elle a « commencé à purger sa peine » dans la colonie pénitentiaire IK-2, en Mordovie, une région du centre de la Russie réputée pour ses prisons et son climat rigoureux, ont annoncé Maria Blagovolina et Alexandre Boïkov dans un communiqué, ajoutant qu’ils avaient pu rendre visite à leur cliente plus tôt cette semaine.
« Période très difficile »
La sportive de 32 ans « se porte aussi bien que possible et essaie de rester forte et de s’adapter à son nouvel environnement », ont ajouté les avocats, soulignant que leur cliente traversait une « période très difficile ». Son transfert intervient après le rejet de sa demande d’appel à la suite de sa lourde condamnation à neuf ans de prison en août pour trafic de drogues. Elle avait été arrêtée en février dans un aéroport de Moscou en possession d’une vapoteuse et de liquide à base d’huile de cannabis, une substance consommée par certains athlètes de haut niveau pour soulager des douleurs chroniques.
La Maison Blanche a estimé la semaine dernière que « chaque minute que Brittney Griner doit subir en détention injustifiée en Russie est une minute de trop ». Ses soutiens dénoncent une condamnation excessive et à caractère politique, en vue d’un possible échange de prisonniers entre Moscou et Washington, dont les relations se sont fortement tendues dans le cadre du conflit en Ukraine. Selon des sources diplomatiques russes, un tel échange pourrait concerner Brittney Griner et un trafiquant d’armes russe détenu aux Etats-Unis, Viktor Bout, qui purge une peine de vingt-cinq ans de prison.
La colonie pénitentiaire IK-2, située dans la ville de Iavas, compte plus de 800 prisonniers. Les colonies pénitentiaires russes sont réputées pour les mauvais traitements infligés à leurs détenus, qui sont entassés dans des baraquements insalubres et souvent sans accès à des soins adéquats. Les ONG de défense des droits humains dénoncent régulièrement les abus et actes de torture commis dans les prisons russes, souvent par des détenus entretenant de bons rapports avec les gardiens en échange de privilèges.
C’est aussi en Mordovie, dans la colonie pénitentiaire IK-17, qu’un ex-militaire américain, Paul Whelan, est détenu pour « espionnage ». Sa famille dénonce régulièrement ses conditions de détention, affirmant qu’il est délibérément privé de sommeil et ne peut pas recevoir les soins médicaux dont il a besoin.
Le Monde avec AFP
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