La véritable histoire de « la femme à la torche », la star anonyme du logo Columbia.
Un modèle choisi au hasard, un studio de fortune dans un salon, et des croissants… Derrière le logo de la femme à la torche du studio Columbia Pictures, une véritable histoire de création et aussi… d’improvisation.
De son premier nom Cohn-Brandt-Cohn, la société Columbia Pictures est fondée en 1919 par deux frères, Harry et Jack Cohn, et leur associé Joe Brandt. Si aujourd’hui il s’agit de l’une des plus grandes entreprises de production d’Hollywood, ce fût loin d’être le cas à l’époque. La société, qui ne diffusait que des films a petit budget, était surnommée « Corned Beef and Cabbage » ou CBC, soit en français « bœuf en conserve et chou ». Puis cinq ans après sa création, en 1924, les tensions entre les deux frères Cohn amenèrent Brandt à revendre ses parts à Harry ce qui donna naissance à la Columbia Pictures Corporation.
C’est à partir de ces années là que la société utilise pour la première fois le logo de « la femme à la torche », imitation de la statue de la liberté et personnification féminine des États-Unis. Concernant l’identité du premier mannequin ayant servi de modèle, le mystère règne, et n’a jamais été résolu. En 1962, l’actrice Bette Davis écrit dans son livre autobiographique The Lonely Life qu’il s’agit de Claudia Dell, une star originaire du Texas. Puis en 1987, People Magazine cite le nom d’Amelia Batchler et en 2001, le Chicago Sun Times évoque une certaine Jane Bartholomew. « Mais vu les nombreuses variations du logo au fil des années, on peut en fait penser que tous les noms donnés sont valables », écrivait Olivier Pallaruelo pour Allociné en 2013.
En effet le logo n’a cessé d’être revisité au fil des années, jusqu’en 1989, lorsque Sony Pictures Entertainment racheta le studio et manifesta le souhait de revenir à une version plus classique. En 1993, Michael Deas se voit donc donner pour mission de trouver un modèle et de repeindre numériquement un nouveau logo.
En 2016, à l’occasion du 25e anniversaire du logo, le site web DigitalRev a rencontré Kathy Anderson, la photographe présente lors de la création de la « Torch Lady » à Mandeville, en Louisiane. Cette dernière a révélé comment l’artiste de la Nouvelle-Orléans a retenu sur un coup de tête le visage d’une de ses collègues, Jenny Joseph, et comment le lieu de création de la photo a été improvisé. Manquant de temps, les deux amies ont dû recréer un studio photo de fortune dans l’appartement de Kathy Anderson avec une grande toile de fond, une boîte à lumière Chimera et quelques flashes Dynalite. Michael Deas est arrivé un peu plus tard avec des croissants, puis ils se sont mis au travail. En 2012, Jenny Joseph confiait à WWL-TV : « Alors on s’est juste retrouvés à l’heure du déjeuner et ils ont enroulé un drap autour de moi et j’ai tenu une petite lampe de bureau ordinaire, une lampe de côté et j’ai juste tenu ça et on l’a fait avec une ampoule électrique ».
28 year old Jenny Joseph posing for Columbia Pictures Logo, in 1992. pic.twitter.com/TdNkGgBZNZ
— Film History In Pics (@FilmHistoryPics) July 6, 2019
« Je n’ai jamais pensé qu’il arriverait sur grand écran et je n’ai jamais pensé qu’il serait encore en place 20 ans plus tard, et je n’ai certainement jamais pensé qu’il serait dans un musée, donc c’est plutôt gratifiant » a également fini par confié plus tard Michael Deas.
L’animation telle qu’on la connait a ensuite été créée par Synthespian Studios, Jeff Kleiser et Diana Walczak, qui ont utilisé des éléments 2D du tableau et les ont convertis en 3D.
SOURCE : vanityfair
Les commentaires sont fermés.