La Turquie s’éveille toujours privée d’Instagram

Dimanche 4 août, la Turquie se réveille toujours sans accès à Instagram, selon l’AFP. L’Autorité turque des technologies de l’information et des communications (BTK) a annoncé vendredi matin le blocage du réseau social, sans fournir d’explications détaillées.

Cette décision se réfère à une réglementation permettant de bloquer des “contenus criminels”, sans donner plus de précisions. Elle intervient après des accusations de censure portées par un haut responsable turc contre la plateforme américaine.

“Notre pays a des valeurs et des sensibilités. Malgré nos avertissements, ils n’ont pas pris en considération les contenus criminels. Nous avons imposé une interdiction d’accès. Lorsqu’ils respecteront nos lois, l’interdiction sera levée”, a déclaré Abdulkadir Uraloglu, ministre des Transports et de l’Infrastructure. Fahrettin Altun, directeur de la communication de la présidence turque, a critiqué Instagram mercredi, affirmant que la plateforme “empêche les gens de publier des messages de condoléances pour le martyre du [chef du Hamas Ismaïl] Haniyeh”, tué en Iran dans un assassinat attribué à Israël.

Le parti social-démocrate CHP et le parti de droite nationaliste Iyi Parti, ainsi que le barreau d’Ankara, ont saisi la justice vendredi soir pour annuler cette interdiction. Selon les médias turcs, Instagram compte plus de 50 millions d’abonnés en Turquie, sur une population de 85 millions. Ces dernières années, les autorités turques ont à plusieurs reprises bloqué temporairement certains réseaux sociaux, tels que Facebook et Twitter, généralement après des attentats.