Président du jury de Cannes, le réalisateur américain Spike Lee va apporter au Festival son regard qui détonne dans le cinéma américain depuis plus de 30 ans, tout à la fois exigeant et divertissant, et ayant ouvert la voie à de nombreux artistes afro-américains.
AFP AVEC NICE-MATIN
Cannes « aura toujours une place importante dans (le) coeur » du metteur en scène de 64 ans, disait-il encore en mars dernier, car le festival lui a, le premier, offert dès son premier long métrage la reconnaissance du milieu en sélectionnant « Nola Darling n’en fait qu’à sa tête » à la Quinzaine des réalisateurs, en 1986.
[ #Cannes2021 ] 1er lever de rideau sur la 74e édition du Festival de Cannes 😍 #Cannes 🌴 #CannesNow
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— Palais des Festivals (@CannesPalais) July 4, 2021
C’était un petit film, tourné en deux semaines dans la chaleur de l’été 1985 en noir et blanc avec, entre autres, les économies de sa grand-mère. Mais la déflagration qu’a engendrée « Nola » se ressent encore aujourd’hui.
Avec ce premier long, primé à Cannes (Prix de la jeunesse), « il a brisé le plafond de verre » pour les Noirs dans le cinéma « et ouvert les portes pour tous ceux qui sont passés après lui », affirme Michael Genet, acteur et scénariste, auteur du script de « She Hate Me » (2004).
Le réalisateur noir « Ryan Coogler ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui avec +Black Panther+ si Spike Lee n’avait pas fait ce qu’il a fait », poursuit-il au sujet de celui qui a remporté, en 2019, l’Oscar de la meilleure adaptation pour « BlacKkKlansman ». Jusqu’ici, Spike Lee avait dû se contenter d’un Oscar d’honneur, hors compétition, en 2016.
Shelton Jackson Lee, de son nom de naissance, né en Géorgie en 1957, a grandi à Brooklyn, dans le quartier de Fort Greene, où se trouvent toujours les bureaux de sa société de production, 40 Acres and a Mule.
Petit homme au regard résolu derrière ses lunettes, il jouait le rôle du coursier gouailleur Mars Blackmon dans « Nola ».
Il était réservé, mais je l’appelais l’homme idée », raconte Herbert Eichelberger, qui fut son professeur de cinéma à l’université Clark à Atlanta et que Spike Lee présente comme son mentor.
« Dès le début, c’était un grand conteur », dit l’enseignant, qui le pensait prédestiné au documentaire. Mais Spike Lee n’y viendra qu’en 1997 avec « 4 Little Girls », nommé aux Oscars et suivi par beaucoup d’autres.
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