Dans une nouvelle étude publiée le 10 juillet dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, une équipe de recherche de l’Université Johns Hopkins aux États-Unis a réalisé une expérience qui montre que notre cerveau perçoit activement le silence de la même manière qu’il entend le son. « Le silence, quel qu’il soit, n’est pas un son. C’est l’absence de son. Et pourtant, nous avons souvent l’impression de l’entendre.
« Le silence, quel qu’il soit, n’est pas un son. C’est l’absence de son. Et pourtant, nous avons souvent l’impression de l’entendre. Si le silence n’est pas vraiment un son, mais qu’il s’avère que nous pouvons l’entendre, alors l’audition va au-delà de la question du simple son », explique le chercheur Chaz Firestone, professeur adjoint de psychologie et de sciences du cerveau à l’université Johns Hopkins et coauteur de l’étude, cité par le média américain Science.
Un jeu d’expériences d’auditives
Pour déterminer comment les gens réagissent au silence absolu et s’ils peuvent réellement le percevoir, plutôt que d’en déduire la présence, les scientifiques ont observé comment les participants réagissaient à une série d’illusions auditives. Dans la première expérience, connue sous le nom de « one-sound-is-more », l’équipe a demandé aux participants s’ils pensaient qu’un son continu était plus long ou plus court que deux sons discrets séparés par un bref silence. Globalement, les deux sons durent exactement la même durée, en réalité. Mais les personnes interrogées ont généralement déclaré que le son continu semblait plus long que les deux sons discrets.
Lorsque les chercheurs ont inversé l’illusion, en demandant aux participants d’évaluer la durée d’un silence continu au milieu d’une tonalité ou de deux pauses silencieuses discrètes, ils ont constaté la même chose. Les participants ont perçu le silence continu comme plus long que les silences discrets. Dans le cadre d’une autre expérience, appelée « the oddball illusion » (que l’on peut traduire par « l’effet bizarre » en français), les scientifiques ont présenté deux sons simultanément :
un orgue jouant une note soutenue et un moteur en marche. Pendant que les deux sons étaient diffusés, l’un d’eux s’arrêtait soudainement, provoquant un silence partiel.
Les chercheurs ont procédé de la sorte à cinq reprises. Lors des quatre premières interruptions, l’orgue s’est tu tandis que le moteur continuait à ronronner. Pour le cinquième, le bruit du moteur s’est éteint tandis que l’orgue continuait à jouer. Les participants ont indiqué que le dernier silence semblait plus long que les quatre premiers, bien qu’ils aient tous duré le même temps. Les résultats de ces expériences suggèrent que notre esprit ne déduit l’absence de bruit, mais le perçoit réellement.
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