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À la croisée des chemins : Karl-Ervin Jean-Pierre

Un engagement au-delà des frontières.

Dans le cadre du projet de portraits “À la croisée des chemins”, j’ai eu le plaisir de rencontrer Karl-Ervin, étudiant en première année de baccalauréat en communication et politique à l’UdeM, avec qui j’ai eu le plaisir de discuter. Voici son histoire, voici son regard.

Haïti, les racines

Karl-Ervin est né à Haïti où il a passé la plus grande partie de sa vie. Après avoir fini son cycle secondaire et suivi des études en philosophie, il quitte sa ville natale de Saint-Marc pour rejoindre la capitale, Port-au-Prince.

Passionné par la communication et la politique, il y entame des études professionnelles de journalisme et communication à l’Institut francophone de journalisme, puis des études universitaires en diplomatie et relations internationales.

« Je viens d’une famille modeste, c’est grâce à l’éducation que j’ai pu faire des expériences (…) L’éducation c’est la clé qui ouvre toutes les portes. »

Enrichi de quelques expériences en France, à Londres ainsi que dans d’autres destinations au sein des ambassades d’Haïti, Karl-Ervin se distingue par un parcours particulièrement riche et diversifié, avec également de nombreuses implications dans des organismes communautaires.

« Je me sens comme investi d’une mission. Quand tu as la chance d’être éduqué, de faire des expériences, tu as le devoir de redonner aux autres ».

Face à l’instabilité politique et à la logique du laissez-faire ambiant, Karl-Ervin se voit finalement contraint de quitter son pays. Il rêve d’un idéal de société où tout le monde retrouve sa place, où chacun peut parler de démocratie, de droits humains, d’épanouissement culturel.

« En Haïti, c’est très compliqué de trouver un jeune qui ne voudrait pas contribuer à la bonne marche de l’état, à la chose publique et politique »

Le Canada, un nouveau monde

Découvrant Montréal en 2016, Karl-Ervin y prend finalement résidence en 2018. Il m’explique que sa famille est dispersée un peu partout dans le monde, une bonne partie étant en Haïti, et qu’il est le seul au Canada. Son arrivée au Canada a constitué un changement riche de nouvelles opportunités mais déstabilisant ses aspirations passées, davantage ancrées en Haïti. Karl-Ervin me parle ainsi des difficultés qu’il a connues en arrivant, du travail d’adaptation qu’il a été amené à réaliser, plongé dans un nouveau pays, une nouvelle culture, un monde si différent de celui qu’il a quitté. Le temps n’a pas estompé le lien d’attachement fort et vibrant qu’entretient Karl-Ervin avec Haïti.

« Mon sentiment d’appartenance à Haïti, il n’y a rien au monde qui peut me l’enlever »

Au-delà des frontières

L’arrivée au Canada de Karl-Ervin n’a toutefois pas mis à mal ses aspirations, elle a au contraire élargi ses perspectives : en Haïti ou au Canada, Karl-Ervin souhaite consacrer sa vie au service des autres.

Karl-Ervin s’implique ainsi rapidement dans la vie politique du Canada et du Québec. Il est notamment membre actif d’un parti politique au niveau fédéral. Il justifie ce choix en me présentant sa conception de la politique.

« La politique pour moi c’est le service public, c’est faire en sorte que les gens aient les mêmes chances que l’establishment. Haïtiens, Vénézuéliens, Québécois ou Canadiens, les humains veulent vivre dans une société où l’on prône la cohabitation paisible, que les politiques publiques qui sont mises en place puissent servir les intérêts de la collectivité, de la majorité ».

Dans cette optique, Karl-Ervin affirme ne plus voir la couleur de peau, la nationalité, il souhaite participer à l’émergence d’une société dans laquelle chacun peut trouver sa place. Il voit l’implication dans l’administration publique canadienne ou québécoise comme un moyen d’ajouter sa pierre à l’édifice de cette société rêvée.

Aux jeunes d’Haïti et du monde

Karl-Ervin appelle les jeunes d’Haïti et du monde à choisir leurs batailles, et à croire en leur capacité individuelle et collective à changer les choses.

«À la jeunesse canadienne, haïtienne, mondiale, vous n’êtes plus l’avenir, vous êtes le présent. »

Il souligne l’importance de ne pas attendre qu’une élite nous donne une place. Il faut la prendre. Il faut écouter, s’inspirer, apprendre, mais aussi suivre ses convictions, son propre regard, ne pas avoir peur d’apporter un point de vue nouveau, une approche créative.

Le regard du monde sur Haïti

Concernant la couverture médiatique d’Haïti, et le regard que le monde porte sur son pays, Karl-Ervin rappelle que les Haïtiens sont toujours vus à l’international lorsqu’il y a une situation de crise : une catastrophe naturelle, un nouveau coup d’État ou une épidémie.

Il tient pourtant à rappeler que les réalités de la ville et de la capitale, celles que le monde regarde, sont différentes de celles du reste du pays.

« On parle de violences armées mais presque 90% de cela se passe dans la capitale. »

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