Dans un discours au vitriol, prononcé trois jours avant l’anniversaire de la guerre en Ukraine, le chef du Kremlin a annoncé la fin de la participation russe à l’accord New Start sur le désarmement nucléaire. Et multiplié les promesses économiques et sociales.
« Tout pour la victoire ! » Pendant près de deux heures ce mardi, Vladimir Poutine a axé son adresse à la nation sur la « guerre » en Ukraine. Un mot pourtant formellement interdit. Mais le chef du Kremlin l’a lui-même prononcé afin de mieux dénoncer les responsabilités des Occidentaux.
« Ce sont eux qui ont commencé la guerre . Nous avons tout fait pour l’éviter », a déclaré le président, reprenant son habituel narratif anti-occidental devant des parlementaires, des ministres, des PDG de groupes publics, des représentants religieux et… de nombreux militaires, tous grades confondus.
Une seule annonce
« Les élites de l’Ouest ne cachent pas leur objectif : infliger une défaite stratégique à la Russie, en finir une bonne fois pour toutes avec nous », a lancé Vladimir Poutine sous les applaudissements. Avec une seule vraie annonce : la « suspension » (mais pas le « retrait », a-t-il insisté) de la participation russe à l’accord New Start sur le désarmement nucléaire .
Le traité New Start prolongé cinq ans
Ce traité, qui a pris la suite du traité Start I signé au moment de la dissolution de l’URSS, a été signé en 2010 et prolongé in extremis pour cinq ans en janvier 2021. C’est le dernier accord bilatéral du genre liant les deux plus grandes puissances nucléaires, Etats-Unis et Russie. Le traité plafonne à 1.550 le nombre d’ogives nucléaires stratégiques (de très forte puissance) déployées par chaque pays, soit quatre fois moins que le niveau observé à la fin de la Guerre froide.
Sa suspension n’implique pas que le Kremlin va déployer des ogives supplémentaires, mais qu’il se réserve le droit de mener des essais nucléaires, « si Washington en réalise », a précisé Vladimir Poutine, et qu’il n’autorisera plus les inspections américaines sur ses sites. Inspections de facto suspendues depuis août dernier en représailles aux entraves alléguées des inspections russes aux Etats-Unis.
Le traité New Start ne limitait pas, au demeurant, le nombre d’ogives nucléaires inactives stockées et les armes nucléaires dites tactiques, d’une puissance inférieure à celle d’Hiroshima généralement. Washington en possède au total 5.800 et Moscou 6.375.
Des douceurs pour faire oublier la guerre
L’an passé, contrairement à ce que la Constitution exige du président, il n’avait pas prononcé de discours à la nation. Cette année, il a adjoint à sa stratégie miliaire de nombreuses mesures économiques et sociales et multiplié les annonces de subventions et de programmes d’infrastructures. Il a aussi garanti que chaque famille de soldats en deuil bénéficierait d’une aide personnalisée de la part des services sociaux.
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