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“C’est un fou, il a tiré !” sont les derniers mots prononcés par Nahel

NAHEL – Alors que le troisième passager de la voiture dans laquelle le jeune Nahel a été tué, s’est rendu à la police pour donner son témoignage, le second passager a donné sa version des faits au Parisien, ce lundi 3 juillet. Âgé de 14 ans, cet adolescent, surnommé Adam pour préserver son identité, a été interpellé par la police dès sa sortie du véhicule le 27 juin et entendu par les froces de l’ordre.

Pour le quotidien, il a écrit une lettre, remise par son père, afin d’expliquer les derniers moments, les derniers mots, de Nahel, 17 ans, tué à bout portant par un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre.

Ce jour-là, Adam allait passer son brevet et était en route pour le collège lorsque son ami Nahel, au volant d’une Mercedes jaune, l’a croisé et lui a proposé de l’accompagner. « Mon fils ne savait pas que Nahel n’avait pas de permis de conduire, ni qu’il était encore mineur. », a assuré le père du jeune homme. Celui-ci a pris place sur la banquette arrière puisqu’une autre personne occupait le siège passager. Survient alors le contrôle de police.

« C’est un fou, il a tiré »

Deux policiers à moto de la DOPC somment la Mercedes de s’arrêter, mais « Nahel n’a pas voulu s’arrêter ». Il ne va pas bien loin puisque La voiture est finalement prise dans un embouteillage, et les deux policiers se postent du côté gauche du véhicule. La suite de la scène a été filmée, relayée sur les réseaux sociaux. Et Adam ainsi que le passager avant ont raconté la même version des faits.

« Les policiers (…) ont pointé leurs armes sur Nahel », explique Adam dans sa lettre. Puis le jeune homme aurait pris « environ trois » coups, et aurait tenté de « se protéger la tête ». L’un des policiers aurait ensuite lancé « qu’il allait lui mettre une [balle] dans la tête ». Le pied de Nahel aurait « lâché le frein sûrement par panique, en essayant de se protéger » et la voiture, une automatique, « a avancé toute seule ». Puis « le policier a dit à son collègue de tirer. Et le coup est parti. »

Sur le coup, Adam explique ne pas avoir compris tout de suite que son ami avait été touché. « Nahel, après avoir reçu la balle, il a dit : C’est un fou, il a tiré. » Mais le véhicule aurait ensuite « accéléré d’un coup » et s’est encastré dans du mobilier urbain, à hauteur de la place Nelson-Mandela. Le jeune homme regarde Nahel qui ne bouge plus. « Il n’y avait pas de sang, mais il était penché sur le côté ».

« Tu n’aurais pas dû tirer »

Adam tente alors d’ouvrir sa portière, bloquée par la sécurité enfant. Lorsqu’il parvient enfin à sortir, il est interpellé par les deux policiers. Sur la vidéo mise en ligne, on peut voir l’un d’eux lui faire une balayette et le mettre à terre. « J’ai levé les mains pour qu’il ne me tire pas dessus. Je me suis retrouvé par terre. J’ai dit (au policier) que je n’avais rien fait, et il m’a dit : Ferme ta gueule. Et il m’a menotté. »

Ce n’est qu’une fois dans la voiture de police qu’il comprend que son ami est mort, en assistant au massage cardiaque qui ne donnera rien. Selon Adam, il aurait également entendu le policier qui n’a pas tiré s’emporter contre son collègue et lui dire qu’il « n’aurait pas dû tirer, parce qu’ils allaient faire un barrage plus loin ».

Aujourd’hui, Adam, dont la garde à vue a été levée mardi en fin d’après-midi, est meurtri par ces événements selon son père. « Je sais qu’il souffre. Il a des absences. En ce moment il dort super mal », a-t-il témoigné.

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