Après un refus de l’édition classique, une révolution se profile dans le monde de la bande dessinée française avec la sortie d’une BD entièrement réalisée par une intelligence artificielle. Cette œuvre, baptisée “initial_A.”, a été écrite par Thierry Murat et auto-éditée.
Le Projet qui Divise la Communauté
L’auteur Thierry Murat lance “initial_A.”, la première bande dessinée française dont tous les dessins ont été créés par l’IA Midjourney. Cette IA génère des images en fonction des descriptions de l’utilisateur, tant au niveau du sujet que du style.Pour financer son projet, Murat s’est tourné vers la plate-forme participative Ulule, suite à l’annulation de son projet par sa maison d’édition. Grâce à la générosité de 23 354 euros récoltés, l’album est tiré à 2 000 exemplaires, sous l’étiquette qu’il a lui-même créée, “Log Out”.
Les Controverses autour de l’Intelligence Artificielle
Déjà auteur de six titres publiés aux éditions Delcourt, Thierry Murat avait proposé cette nouvelle BD à son éditeur, signant un contrat en octobre 2022 pour une sortie prévue en août. Cependant, la direction a annulé la publication suite à des pressions internes.La nature du projet a suscité un débat passionné dans le monde de la BD, divisant ceux qui saluent son audace de ceux qui regrettent qu’il légitime un logiciel critiqué pour sa conception du droit d’auteur. En effet, des outils d’IA tels que Midjourney s’appuient sur le travail d’artistes sans compensation.
Thierry Murat, conscient des controverses, défend sa position en affirmant ne pas avoir enfreint la loi ni mis en danger l’industrie de l’édition. Il se considère simplement comme un artiste libre explorant de nouvelles possibilités créatives.
L’Épopée de “initial_A.”
“initial_A.” raconte l’histoire d’une jeune fille solitaire dans un futur ressemblant à notre monde, en dialoguant avec une voix désincarnée. Sur la plate-forme Ulule, ce projet est décrit comme une “expérience artistique” et un “récit graphique en forme de conte philosophique”. Il mêle subtilement des références à Lewis Carroll et à la science-fiction pour dépeindre la déliquescence d’un monde de plus en plus connecté et dominé par les algorithmes, un récit sur la nécessité de réinitialiser un monde à bout de souffle, une histoire à réécrire et à réinventer.
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