Accumuler une dette de sommeil pourrait avoir des conséquences sur vos relations sociales et certains traits de votre caractère, suggère une étude publiée dans la revue PLOS Biology.
Avoir un sommeil non réparateur, ou être privé de sommeil trop souvent a des conséquences sur la santé, c’est un aspect bien connu. Mais saviez-vous que le manque de sommeil pourrait aussi jouer sur certains traits de caractère ? C’est en tout ce que suggèrent des chercheurs de l’université de Californie aux États-Unis.
Moins de sommeil, moins altruiste ?
Dans une récente étude, l’équipe de chercheurs révèle que la privation de sommeil pourrait rendre plus égoïste. Pour arriver à cette conclusion, ils se sont appuyés sur trois analyses.
Dans la première, ils ont fait passer une IRM du cerveau à plusieurs participants et remarqué que les mauvaises nuits semblaient atténuer l’activation du réseau cérébral en lien avec la cognition sociale.
En parallèle, les participants à l’étude devaient répondre à un questionnaire sur leur volonté de venir en aide aux autres. Les chercheurs ont constaté que la réduction du sommeil sur plusieurs nuits entrainait une baisse de la volonté d’aider les autres au cours d’interactions quotidiennes.
Enfin, les chercheurs ont aussi réalisé une analyse à l’échelle nationale. Ils ont démontré qu’une heure de sommeil en moins sur une population (au moment du passage à l’heure d’été) entrainait le lendemain une baisse du nombre de dons de charité, d’après l’analyse de plus de trois millions de dons.
D’après les résultats de ces travaux, les chercheurs suggèrent qu’une dette de sommeil influence la volonté d’entraide entre individus, et que ce paramètre est observable à l’échelle individuelle et à l’échelle d’une société.
Les conséquences de ce manque « peuvent être non négligeables si l’on considère le caractère essentiel de l’aide humaine dans le maintien d’une société coopérative et civile », soulignent les auteurs dans l’étude.
En outre, un déclin de la qualité du sommeil frappe de nombreux pays dans le monde.
En France, 45 % des 25-45 ans estiment qu’ils ne dorment pas assez, selon Santé Publique France. Parmi eux, 12 % sont insomniaques et 17 % se plaignent d’une dette chronique de sommeil durant la semaine.
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